« Amnesty International appelle à la libération immédiate et sans condition de Ghislain Duggary Assy, secrétaire à la communication du syndicat Mouvement des enseignants pour la dynamique de la dignité. Toutes les charges retenues contre lui doivent être abandonnées », a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional par intérim d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
La réaction de Amnesty International fait suite à la condamnation, par la justice ivoirienne, de l’enseignant Ghislain syndicaliste Duggary Assy. L’enseignant syndicaliste qui a écopé de deux ans de prison ferme le 8 avril 2025 pour « coalition d’agents publics » et « entrave au fonctionnement du service public », à la suite d’un jugement.
Ce, après un préavis de grève envoyé le 21 mars 2025 au ministère de l’Éducation nationale « dans le respect de la procédure légale ». Lequel préavis annonçait un arrêt de travail les 3 et 4 avril. Il a abouti à cette condamnation et à une dizaine d’arrestations, rapporte l’organisation de défense des droits humains.
Pour Amnesty, « cette condamnation constitue une violation flagrante des droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses, en particulier du droit à la grève et de la liberté syndicale pourtant garantis par la Constitution ivoirienne et les conventions internationales ratifiées par la Côte d’Ivoire ». L’organisation de défense des droits de l’Homme, Amnesty International, qui appelle à la libération de l’enseignant syndicaliste, a souligné que c’est au parquet que Ghislain Duggary Assy a eu accès à un avocat, avant d’être placé sous mandat de dépôt par le procureur.
« Les enseignants ne peuvent pas être traités comme des criminels pour avoir exercé leurs droits fondamentaux. Les autorités doivent respecter et garantir les droits humains de tous dans le pays. Notamment le droit à la liberté d’association, le droit à la négociation collective et le droit à un procès équitable. », a-t-elle lancé.
Selon l’avocat de Ghislain Duggary Assy, « le syndicaliste a été arrêté dans la nuit du 2 au 3 avril 2025 par des hommes encagoulés à son domicile » et a été « entendu la même nuit à la préfecture de police en l’absence d’un avocat ».
L’appel à la grève a été lancé dans les écoles primaires et secondaires du pays par deux intersyndicales. Elles réclament une prime d’incitation. À l’instar d’autres ministères où les fonctionnaires et agents de l’Etat bénéficient de primes trimestrielles de motivation.
Le ministère d’Etat, ministère de la Fonction publique, a qualifié ladite grève d’illégale. Menaçant de sanctionner les enseignants grévistes dans un communiqué diffusé le 5 avril. Le 8 avril, une dizaine de membres du directoire des intersyndicales grévistes ont été arrêtés. Ils ont été relâchés quelques heures plus tard.
LE JOUR PILE