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Côte d’Ivoire : L’ex-président du Conseil constitutionnel, le Professeur Francis Wodié, est décédé

Juil 3, 2023

Fondateur du Parti ivoirien des travailleurs (Pit) et ancien ministre de l’Enseignement supérieur de 1998 à 1999, l’ex-président du Conseil constitutionnel (du 25 juillet 2011 au 3 février 2015), Francis Romain Wangah Wodié, est décédé le lundi 3 juillet 2023 à 87 ans.

La disparition ce 3 juillet 2023 du Professeur Francis Wodié crée une onde de choc dans l’univers du droit en Côte d’Ivoire, en Afrique dans le monde en général. Éminent professeur de Droit, Francis Wodié a été le premier doyen de la faculté de cette discipline à l’Université d’Abidjan-Cocody en 1980. Membre fondateur de la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (Lidho), il est président de la section ivoirienne d’Amnesty international de 1985 à 1989. L’illustre disparu, trois fois candidat à l’élection présidentielle en 1995, 2000 et 2010, est titulaire d’une double agrégation de droit public et sciences politiques. Diplômes obtenus d’abord en Algérie en 1973 et en France en 1984. Francis Wodié, militant au sein de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (Feanf) avec Djéni Kobéna, étudie le droit. En 1961, il est arrêté et expulsé de la France vers la Côte d’Ivoire, où il est harcelé par le régime de Félix Houphouët-Boigny pour ses activités jugées « subversives » du fait de son engagement dans le syndicalisme. Il commence à enseigner le droit en 1966 après avoir été emprisonné en 1962, avant d’être une nouvelle fois arrêté un an plus tard.
Dans les années 1970 , il fonde un des syndicats qui deviendra l’un des plus puissants du pays, le Syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur (Synares). En 1973, il choisit de s’exiler en Algérie. Alors qu’il est agrégé de droit en France, il revient à Abidjan et devient le doyen de la faculté de droit. Il a, après avoir démissionné du Conseil constitutionnel, un poste qu’il a occupé du 25 juillet 2011 au 3 février 2015, déclaré : « Ayant une claire conscience de mes droits et devoirs, je ne puis, en aucune manière et pour quelque raison, m’engager, d’avance, à me taire sur les questions d’intérêt national. » Puis il ajoute : « En parfait accord avec moi-même, je parlerai ou j’agirai, selon les situations et les circonstances. Le tout à mon seul jugement, dans le sens de ce qui m’apparaît être le bien de la collectivité. Telle est ma liberté ! Telle est ma responsabilité ! ».

Tadina Christina