De nombreux talents de la mode, du design, du textile et de bien d’autres domaines de la culture évoluant pour la plupart dans l’ombre, ont été révélés au public le samedi 5 août 2023, lors de la 1re édition de la ‘’Nuit du pagne et de l’extravagance africaine’’, organisée à la Riviera-Anono, un quartier situé dans la commune de Cocody.
« L’esprit de cet évènement est 100% africain. Aussi bien en termes de gastronomie, de danse de mode ou de tout autre produit et accessoires présents dans les différents stands de nos créateurs. Il a fallu à cet effet dénicher des talents tapis dans l’ombre et présenter au public leurs œuvres provenants des ressources locales symbolisant l’Afrique : les perles, les pagnes, etc », a indiqué Anessi Yah Rebecca, initiatrice de la ‘’Nuit du pagne et de l’extravagance africaine’’. Selon elle, Il s’agit de mettre en avant tous les entrepreneurs qui essaient de rehausser l’image de l’Afrique dans sa pure tradition à travers le Made in Africa.
Très ovationnée pour ses produits au cours d’un défilé de mode prévu à cet effet, l’accessoiriste et créatrice de mode Alida Vincent a fait appel à la forêt pour élever l’Afrique. « Je travaille avec des graines de raphia, des fruits issus de la plante ‘’le raphia’’, famille du palmier. En Afrique, les grains de raphia valorisent le continent à travers l’art du design textile maîtrisé par certains peuples au Cameroun, au Gabon, en Côte d’Ivoire, etc. A travers ce défilé intitulé : « L’appel de la forêt », j’ai voulu mettre en relief mon savoir-faire via ce produit qui sert de portail entre le monde des esprits et celui des humains. Ce, afin de montrer à tous, que le raphia détient autant de pouvoirs spirituels, que le cauris bien connu de tous », a fait savoir Alida Vincent.Utilisé pour le revêtement des masques sacrés, et de grands danseurs traditionnels, les grains de raphia, a-t-elle poursuivi, permettent à ses œuvres de prôner la valeur et la spiritualité africaine une fois brodées et enfilées.
« Le raphia, au-delà de la spiritualité, doit être utilisé de manière éco-responssable en vue de la protection de l’écosystème », a conseillé l’accessoiriste. Des expositions, des prestations d’artistes, un défilé de mode ont entre autres constitué le programme de cet évènement auquel plus de 300 participants ont pris part. « Pour nous, le défi était d’oser et réussir ce challenge en dépit du manque d’accompagnement. C’est un pari gagné pour s’être lancé sans véritable soutien », s’est réjoui le président du comité d’organisation, Otchoumou Koua Lionel-Keven. Linguiste et didacticien de formation, il a souligné, en présence de sa collaboratrice, Aman Marie Judith, que la mise sur pied du projet a été mûrie grâce à la convergence d’idées du trio formé en vue de faire l’apologie de la culture.
Tadina Christina