Poursuivi pour abus de fonction, trafic d’influence, escroquerie et corruption passive et active, l’ancien bras droit de l’actuel président de la République, Idriss Youssouf Boy est condamné à 5 ans de prison ferme et à payer un million de francs d’amende. Le tribunal l’a reconnu coupable d’un seul chef d’accusation, corruption passive et active. Son coaccusé About Hassan Bouder, lui-aussi, écope de la même peine. Le procureur avait requis 10 ans de prison ferme pour les deux accusés. Les trois autres personnes accusées dans cette affaire sont déclarées non coupables.
Le procès, ouvert le 6 mai, s’est tenu à huis clos dans les locaux des Services des renseignements généraux, et s’est déroulé de manière expéditive. Au moins huit témoins ont été appelés à la barre. Selon la télévision MRTV qui publiait régulièrement le compte-rendu des audiences, durant le procès, l’ex directeur de cabinet a nié en bloc les accusations portées contre lui, malgré les déclarations des témoins l’incriminant. Une tentative de résolution du différend par serment sur le Saint Coran a même été rejetée par la défense.
Dans les faits, l’ancien directeur de cabinet est accusé par l’homme d’affaires et ancien Maire de la ville d’Amdjarass, About Hassan Bouder, de lui avoir pris 11, 9 milliards de francs CFA, prétextant recevoir l’ordre du Président Mahamat Idriss Déby Itno entre 2021 et 2023. Des fonds qui proviennent du trésor public et devaient servir à l’exécution d’un chantier dont l’entreprise d’About est bénéficiaire du marché. Mais, à la surprise générale, le plaignant et l’accusé étaient tous deux interpellés et placés en détention.
Les avocats de l’ancien directeur de cabinet civil du Président annoncent faire appel de ce jugement. Selon Me Djerandi Laguerre Dionro, ce procès est purement politique. « Je sais qu’il y a des gens derrière ce dossier. En réalité, Idriss Youssouf Boy, connaissant son rôle durant la période de transition, gène beaucoup. Certains cherchent à le nuire politiquement pour l’écarter afin qu’il soit en prison, à faire tout ce qu’ils veulent et à être tout près du Chef de l’Etat », a-t-il déclaré.