Dr Venance Konan s’est dit étonné le vendredi 19 avril 2024, que l’on ne le considère plus comme un membre de la société civile. Ce, a-t-il précisé, depuis qu’il soutient le pouvoir en place. Journaliste et membre du conseil économique et social de Côte d’Ivoire, il a rendu public son étonnement lors de la 3e édition du café démocratique. Une lucarne de réflexions organisée au Centre de recherche et d’action pour la paix (Cerap), situé à Cocody, autour du thème : « Que vaut la Société civile ivoirienne aujourd’hui ».
« L’on ne m’invite plus dans les affaires de la société civile. Surtout depuis l’arrivée du président Ouattara à la tête de l’Etat.»,s’est étonné Venance Konan. Il a fait savoir qu’il a soutenu le président Henri Konan Bédié pendant qu’il était au pouvoir. A l’époque, a-t-il mentionné, personne n’a fait de lui un membre de l’Organisation de la société civile(Osc). « A partir de 2002, j’ai été classé dans une liste des membres de l’Osc. Tout juste, quand j’ai commencé à critiquer le Pouvoir de l’ancien président Laurent Gbagbo. L’on m’a même invité à Paris à travers la communauté catholique de lutte contre la fraude. Ce, en tant que membre de l’Osc. Egalement comme représentant de la société civile à l’ambassade de France. C’était par le ministre français des affaires étrangères au temps du Président Nicolas Sarkozy.», s’est souvenuVenance Konan.
Panéliste, Dr Venance Konan, est intervenu sur le sous-thème : « Le rapport des Osc à la politique et aux institutions ». Il s’est demandé si être un membre de la société civile veut dire s’opposer au pouvoir. Il a Suggéré qu’il serait souhaitable que les Osc jouent pleinement leurs rôles. Cela, a-t-il précisé, permettra à la démocratie en Côte d’Ivoire de se solidifie et s’ancre dans les mentalités.
Pour le second panéliste Pulchérie Gbalet, le contexte politique actuel dans lequel le peuple évolue est hostile au principe de la démocratie, y compris l’égalité des chances. Par ailleurs présidente de l’Alternative citoyenne ivoirienne(Aci), Pulchérie Gbalet s’exprimait relativement au sous thème : « Le rapport des Osc aux citoyens : Représentation et rôle joué dans les communautés ». Elle a indiqué que la limitation d’accès aux différents concours liée à l’âge des diplômes, l’opacité au programme emplois-jeunes, etc, en sont quelques illustrations.« L’on ne peut, aujourd’hui être déclaré d’utilité publique qu’en étant proche du pouvoir. A cela s’ajoute entre autres, la caporalisation des médias, le manque de financement en vue d’une sensibilisation de proximité, l’absence des libertés d’expression. », a peint Pulchérie Ballet.
A l’en croire, Sékou Sylla est arrêté parce qu’il a voulu s’exprimer. Notamment à travers une manifestation en faveur des victimes des récents déguerpissements. Définissant ce qu’est une société civile impartiale, la présidente de l’Aci estime qu’une Osc ne peut pas être un contrepoids. A cause, a-t-elle dit, de plusieurs facteurs dont le manque de solidarité. « Une organisation qui prend des positions pour défendre des principes et non un individu est impartiale. Cependant, il y a une partie de la société civile qui s’est constituée pour capter des financements. Pas pour véritablement travailler pour le peuple. Et quand nous autres nous travaillons, l’on dit que nous faisons de la politique. », a déploré Pulchérie Gbalet.
« Accordons notre attention sur les points positifs, relativement à ce que nous auront entendu. Demandons-nous par la suite en quoi cela peut-il nous aider à changer de comportement et d’attitude afin d’être utile à la société. », a conseillé le père Loua Zaoro hyacinthe, directeur général du Cerap.
La rencontre a connu la présence de plusieurs personnalités. Elle a été modérée par la présidente de l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire, Me Francine Aka Anghui. Le »Café Démocratique » est une lucarne de partage d’idées, d’opinions, de réflexions et de dialogues inclusifs. Il se déroule entre les acteurs et actrices du monde universitaire et sert de cadre de rencontre pour les décideurs politiques. Aussi, les organisations de la société civile, et des organisations internationales. La Fondation de l’innovation pour la paix et le Cerap en sont les principaux initiateurs. L’objectif dudit projet est d’engager une réflexion profonde sur la citoyenneté ainsi que sur le rôle des Osc dans la société ivoirienne, en vue de sensibiliser au débat mesuré, construit et constructif.
Perez Épée