Dans une salle comble à l’hôtel Palm Club situé dans la commune de Cocody à Abidjan, Jean Yves Esso Essis a lancé, ce jeudi 19 juin 2025, « l’Armée Du Net ». Une force numérique citoyenne décidée à la désinformation et au soutien du RHDP en vue de l’élection Présidentielle d’octobre 2025. Ce, dans un contexte national de mobilisation inédite à l’ère des claviers militants.
En présence de plusieurs participants, le silence est rompu par une salve d’applaudissements. Sur la scène, un jeune cadre du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), réaffirme sa loyauté et sa conviction partisane sur le terrain. Son nom : Jean Yves Esso. Essis. Visage tendu mais voix assurée, l’homme à la tête pensante, proclame la naissance d’un mouvement. Lequel mouvement entend peser dans la bataille politique par le biais des réseaux sociaux. Il s’agit de l’Armée Du Net, ADN, qui vient officiellement de voir le jour.
« L’ADN est debout, l’ADN est en marche ! » lance-t-il, galvanisant la centaine de jeunes présents, réunis dans la salle pour l’assemblée générale constitutive. Le ton est donné : ce ne sera pas une structure de plus dans le paysage associatif, mais une force « d’idées et d’action », déterminée à soutenir le leadership du président Alassane Ouattara et les idéaux du RHDP.
Une riposte à la guerre de l’information
Face à la multiplication des fake news, des discours haineux et de l’incivisme numérique, Esso Essis dépeint un paysage virtuel devenu un champ de mines. Pour lui, il est urgent d’investir cet espace : « Les réseaux sociaux sont devenus le lieu où se joue une partie de notre démocratie. On ne peut plus laisser le terrain aux destructeurs. »
Le mouvement se veut structuré, avec des cellules locales, des outils numériques performants, et surtout une mission : « défendre les institutions, expliquer les politiques publiques, démystifier les intox. » Dans la salle, des participants prennent des notes, hochent la tête, parfois filment discrètement.
Un engagement politique affirmé
Si l’ADN revendique son statut de mouvement citoyen, il n’en cache pas moins son ancrage politique. Le soutien au RHDP est clair. Jean Yves Esso l’assume pleinement : « Nous sommes une force d’appui. Nous croyons à la vision du président Ouattara, et nous allons l’expliquer, la défendre, l’illustrer. »
Parmi les soutiens présents, le maire d’Issia, Fanny Karim, appelle à un usage plus pacifié des réseaux : « Le langage en ligne est devenu dangereux. Il faut retrouver de la courtoisie, du respect. » Max Henri, conseiller régional du Cavally, parle quant à lui de « soldats numériques » devant porter l’idéologie du parti au plus près du terrain digital.
De la rue à la toile, un nouveau militantisme
Avec l’ADN, c’est une autre manière de militer qui s’organise. Moins de tracts, plus de tweets. Moins de meetings physiques, plus de lives en direct. Une stratégie d’influence assumée, en réponse à la défiance croissante vis-à-vis des institutions.
En quittant la salle, une jeune femme, étudiante en communication, confie : « J’en avais marre de voir des gens salir notre pays sur TikTok ou Facebook. Maintenant, on a une plateforme pour répondre. »
Ainsi est donc planté le décor, la prochaine campagne électorale se jouera aussi, peut-être surtout, sur les écrans.
Loba Perez