Une plainte est déposée contre le directeur général du Conseil café-cacao (organe de régulation de la filière), M. Yves Brahima Koné, auprès de la justice ivoirienne. Ce, il y a deux mois, par la Coordination nationale du monde agricole de Côte d’Ivoire (CNMA-CI), présidé par M. Bilé Bilé. Ladite plainte qu’accompagnent trois avocats, comporte quatre chefs d’accusation et exige un audit des fonds alloués aux producteurs. Face à la presse, le président du conseil de la CNMA-CI l’a fait savoir le mardi 11 février 2025, à la Maison de la presse à Abidjan. En présence des dizaines de producteurs, venus de l’intérieur du pays.
« La plainte a été déposée, ça fait deux mois. Les avocats du directeur général du Conseil café-cacao demandent à chaque fois des reports. Nous ne voulons plus de report, nous voulons que l’affaire soit tranchée », a lancé M. Bilé Bilé.
Bilé Bilé a dénoncé à cette occasion, une mauvaise gestion du Fonds d’investissement en milieu rural (FIMR), mis en place depuis la création de la filière. Ce fonds, a-t-il dit, est prélevé sur le binôme café-cacao. Il vise, a-t-il souligné, à financer entre autres, la sacherie brousse, les phytosanitaires et l’entretien des routes villageoises.
« Si pour une production de 2,2 millions de tonnes de cacao, on prélève 11 milliards Fcfa comme Fonds d’investissement en milieu rural (FIMR), et « on paie pour les phytosanitaires 4 milliards Fcfa et le reliquat, où ça va. C’est ce qu’on veut savoir », a demandé M. Bilé Bilé . Selon lui, depuis les cinq dernières années, surtout depuis l’avènement du directeur général du Conseil café-cacao, M. Koné Yves Brahima, cet argent recueilli chaque année ne sert plus pour l’objectif pour lequel il est ponctionné sur les productions.
Il a également évoqué le fonds Covid-19, d’un montant de 17 milliards de Fcfa, alloué aux producteurs de café-cacao lors de la pandémie. Demandant en vain, au Conseil café-cacao, la liste des bénéficiaires, tout en exigeant un audit.
« Contre toute entente, cette somme qui devrait être gérée par un Comité de gestion, composé de 14 leaders de la filière café-cacao, mis en place pour l’organe de régulation, le DG s’en est accaparé et il a affecté les 17 milliards Fcfa à la banque du trésor. », a-t-il signifié. Bilé Bilé, a confié avoir sollicité M. Koné Yves Brahima pour faire un compte-rendu des fonds Covid-19, mais celui-ci oppose un non-recevoir.
« Au niveau de la banque du trésor, c’était lui seul qui ordonnait les noms des coopératives qui vont prendre l’argent. Le DG a pompé plus de 9 milliards de FCFA. Je le dis haut et fort, nous demandons la liste des bénéficiaires qui ont été payés », a-t-il soutenu. Pour lui, la filière est dans la main de prédateurs, des personnes qui ont trahi la confiance du chef de l’Etat, qui avait pensé que ces personnes avaient la capacité de donner au secteur une santé, pour pouvoir permettre un mieux-être des producteurs .
Bilé Bilé a révélé un autre chef d’accusation portant sur la gestion des fonds pour la Journée nationale dédiée au café-cacao. A l’en croire, le directeur général (DG) du Conseil café-cacao a fait venir cette rencontre, des gens qui ne sont pas des producteurs.
« Il fait venir des gens qui ne sont pas des producteurs. Notamment à travers une liste de personnes fictives qu’il crée et fait venir. Puisqu’on nous donne 150 000 Fcfa comme per diem par personne et on nous paie un hôtel de 50 000 Fcfa à 80 000 Fcfa selon les catégories..», a-t-il accusé.
Souhaitant aussi un audit sur la sacherie brousse, M. Bilé Bilé a reproché à M. Yves Brahima Koné de faire la part belle à un neveu dans la filière. Il a rappelé qu’un décret du président de la République de 2011 autorise un appui aux Organisations professionnelles agricoles (OPA). Mais sa structure, précise –t-il, n’a jamais bénéficié d’un centime du Conseil café-cacao.
« Le 13 février 2025 une audience sur le dossier, est prévue au tribunal d’Abidjan-Plateau. Nous sommes décidés à libérer la filière café cacao », a affirmé M. Bilé Bilé.
Loba Perez