Un accord entre la compagnie aérienne française Corsair et plusieurs institutions étatiques ivoiriennes fait grand bruit sur les réseaux sociaux. Annoncé le jeudi 15 mai 2025 à Abidjan par Kandia Camara, présidente du Sénat, ce partenariat vise à faciliter les déplacements et l’accès aux soins pour les agents de l’État et leurs familles.
Un partenariat élargi et reconduit
L’accord concerne cinq entités : le Sénat, l’Assemblée nationale, l’UVICOCI, l’AIRD et le CESEC. En plus de tarifs réduits sur les vols Corsair, l’accord offre aux bénéficiaires un accès à des soins médicaux à prix préférentiels à l’Hôpital Américain de Paris. Kandia Camara a salué une collaboration « efficace et bénéfique » reconduite « dans un climat de confiance » après deux années d’essai.
« Ce partenariat permet non seulement de voyager à moindre coût pour les besoins professionnels ou personnels, mais aussi de bénéficier de services de santé de qualité », a-t-elle déclaré lors de la cérémonie.
Vives réactions dans l’opinion
L’annonce a rapidement enflammé les réseaux sociaux. Le journaliste André Silver Konan a dénoncé un partenariat « méprisant », pointant du doigt un décalage entre les réalités du peuple et les privilèges accordés aux responsables publics.
« Alors que la majorité des Ivoiriens ne peuvent même pas s’offrir des vacances au village, nos dirigeants signent un accord avec une compagnie étrangère pour faciliter leurs voyages et leurs soins en France », a-t-il critiqué dans une publication virale.
Dans le même ton, Roger Youan, proche du député Assalé Tiémoko, a résumé la frustration d’une partie de la population : « Corsair, Business Class et Hôpital Américain pour eux ; Gbaka, CMU et CSU pour nous. »
Le camp gouvernemental justifie l’accord
Du côté des proches du pouvoir, on temporise. Certains responsables expliquent que ce partenariat est avant tout logistique, permettant d’optimiser les missions officielles vers Paris. Ils rappellent également que la compagnie Air Côte d’Ivoire ne propose pas encore de vols long-courriers.
Concernant l’accès à l’Hôpital Américain, les communicants insistent : il ne s’agirait pas d’un traitement de faveur généralisé, mais d’une possibilité offerte dans certains cas spécifiques. À leurs yeux, cette initiative traduit une gestion « moderne et rationnelle » des ressources publiques.
Lejourpile