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Côte d’Ivoire/Radiation de Thiam : les enjeux politiques qui mobilisent le Pdci-Rda

Mai 3, 2025

La radiation de M. Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), de la liste électorale nationale, a suscité une série de réactions de la part de sa formation politique. En réponse à cette décision judiciaire, rendue publique par le Tribunal de première instance d’Abidjan le 23 avril 2025, le PDCI-RDA a organisé, le samedi 3 mai, des manifestations d’envergure à Abidjan et à Grand-Lahou, visant à exprimer son désaccord et à mobiliser l’opinion autour de ce qu’il qualifie de « tentative d’exclusion politique ».

À Port-Bouët, une commune du sud d’Abidjan, un meeting de grande ampleur a été orchestré par le député-maire Dr Emmou Sylvestre, également Secrétaire exécutif en chef du parti. La manifestation a réuni des militants venus de plusieurs localités du district d’Abidjan, accompagnés de cadres du parti, parmi lesquels les membres du Réseau FIDELIS, dirigé par M. Daniel Ninsemon. Cette mobilisation traduit une volonté manifeste du parti de dénoncer ce qu’il perçoit comme une instrumentalisation de la justice à des fins électorales.

Dans la même dynamique, une marche pacifique a été organisée à Grand-Lahou par les instances locales du PDCI-RDA. Elle a vu la participation de responsables politiques, de délégués et de militants. Tous venus exprimer leur solidarité avec le président du parti. Aussi, réaffirmer leur attachement à la justice électorale et à la démocratie.

Ces mobilisations s’inscrivent dans une logique de stratégie politique et de légitimation symbolique de la figure de M. Tidjane Thiam. Ce, en tant que victime présumée d’un processus d’exclusion. Elles traduisent également une tentative du parti d’imposer une lecture alternative du processus électoral. Notamment, en le recontextualisant dans un cadre perçu comme inéquitable.

Au-delà de leur portée immédiate, ces actions soulèvent, chez certains observateurs, des questions plus larges. Celles portant notamment selon eux,  sur la gouvernance électorale en Côte d’Ivoire. Ainsi que sur l’indépendance du pouvoir judiciaire et la place des partis d’opposition dans l’espace public.

Loba P.