La scène politique malienne connaît une nouvelle phase de tension. Celle marquée par la décision du Collectif des partis politiques pour la Constitution de reporter la manifestation initialement prévue le 9 mai 2025 à Bamako. Ce report intervient dans un contexte de crispation institutionnelle. Notamment, à la suite d’un décret présidentiel suspendant toutes les activités politiques sur l’ensemble du territoire national.
Le décret, signé le 8 mai 2025 par le président de la transition, le général Assimi Goïta, interdit « jusqu’à nouvel ordre » les actions des partis politiques et des associations à caractère politique. Cette mesure exceptionnelle a suscité une vive réaction des forces d’opposition et d’organisations de la société civile, qui y voient une atteinte aux libertés fondamentales et aux principes démocratiques. En réponse, ces acteurs ont engagé une procédure judiciaire afin de contester la légalité dudit décret.
Le report de la manifestation a été motivé par des considérations sécuritaires. Les organisateurs ont évoqué des menaces de violences relayées sur les réseaux sociaux. Lesquelles violences dont certaines seraient attribuées à des membres du Conseil national de transition (CNT). Un organe législatif en vigueur depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.
Il convient de rappeler que ce n’est pas la première mobilisation de l’opposition depuis la prise du pouvoir par les militaires. Le 3 mai 2025, une manifestation s’est tenue au Palais de la culture de Bamako. Elle a réuni plusieurs formations politiques et militants. Notamment, pour dénoncer les dérives autoritaires du régime de transition.
Cette séquence politique souligne les tensions croissantes entre les autorités de transition et les forces politiques maliennes. Ce, dans un contexte où la réouverture de l’espace civique devient un enjeu central pour l’avenir démocratique du pays.
L.P.