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Retour à l’ordre constitutionnel au Niger/Option militaire-voie diplomatique : que vaut le choix pour la Cedeao ?

Une réunion des chefs d’état-major de la Cedeao s’est ouverte le jeudi 17 août 2023 à Accra, au Ghana.

La détermination militarisée de la Cedeao à réinstaller le président Mohamed Bazoum renversé le 26 juillet au Niger, semble aux yeux de nombreux observateurs, s’effriter depuis l’expiration de l’ultimatum lancé aux nouveaux patrons du palais présidentiel. Une situation qui, selon eux, s’apparente à celle des politiciens qui, coutumièrement, font des promesses creuses, viles, ridicules et cupides. Ils estiment que la crédibilité de l’armée de l’organisation ouest-africaine dépendra désormais des décisions finales des chefs d’états-majors réunis à Acra sur le cas du Niger. Etant donné, soulignent-ils, que ‘’dire’’ et ‘’faire’’, caractérisent la fermeté chez les bidasses, bien connus pour leur promptitude, l’ordre et l’efficacité.

Une réunion des chefs d’états-majors de la Cedeao relative au retour à l’ordre constitutionnel à Niamey s’est ouverte le jeudi 17 août 2023 à Accra, au Ghana.

Doivent y être évoqués, les détails de l’intervention envisagée pour réinstaller dans ses fonctions, Mohamed Bazoum, renversé par le coup d’État du 26 juillet dernier. Une option qui semble de moins en moins peu ou prou étonnamment privilégiée, au profit de la voie du dialogue et de la diplomatie avec le régime militaire de Niamey. Tant les désolidarisations de la Cedeao relativement à certaines de ses décisions et les appels à un règlement pacifique de cette crise se sont multipliés. Notamment ceux de certains partenaires occidentaux comme les États-Unis qui ont annoncé le mercredi 16 août, qu’une nouvelle ambassadrice, Kathleen FitzGibbon, s’installerait bientôt à Niamey. « Ce n’est pas le signe d’un changement de politique des États-Unis mais de leur implication continue », pour trouver une solution diplomatique, a précisé un porte-parole du département d’État. Pour la première fois, à en croire le journal Jeuneafrique, Ali Mahaman Lamine Zeine, a indiqué que le Niger était « dans un processus de transition », se gardant toutefois d’en préciser sa durée avant d’éventuelles élections pour un retour à l’ordre constitutionnel. Premier ministre nommé par les militaires, il s’est rendu à N’Djamena et a été reçu par Mahamat Idriss Deby Itno, président de la République du Tchad. Pays qui avait annoncé qu’il ne participerait à aucune intervention militaire aux côtés de la Cedeao. Avec sans aucune surprise, le Mali et le Burkina Faso voisins qui ont rapidement affiché leur solidarité envers les généraux de Niamey.  Choses qui pourtant, dans les premières heures du renversement du président Mohamed Bazoum, n’étaient presque pas imaginables au regard de nombreuses fermetés relatives aux condamnations après le putsch à Niamey.  Les chefs d’état-major de la Cedeao cogiteront jusqu’au vendredi 18 août sur la stratégie de crédibilité devant aboutir à la stabilité au Niger : l’idée de rétablir l’ordre constitutionnel en répondant par un coup de force aux putschistes qui feront un mois de règne dans 9 jours et l’option diplomatique étant toujours en vigueur. « L’objectif de notre réunion n’est pas simplement de réagir aux événements, mais de dessiner de manière proactive un chemin qui mène à la paix et soutient la stabilité », a déclaré le chef d’état-major du Nigeria, le général Christopher Gwabin Musa.

P. E.

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