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Côte d’Ivoire : la CAP-CI s’oppose à une éventuelle candidature du Président Alassane

Avr 3, 2025

Lors d’une déclaration faite le jeudi 3 avril 2025, la Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI) a réaffirmé son opposition catégorique à toute candidature de Monsieur Alassane Ouattara pour un quatrième mandat présidentiel. Estimant que cela constituerait une violation de la Constitution. Tout comme, a-t-elle dit, le troisième mandat de l’actuel président était également, fondé sur des principes anticonstitutionnels.

La déclaration a été lue à la Maison du Pdci-Rda à Cocody, en présence de nombreux représentant des partis politiques, membres de la CAP-CI.  Ce, par la porte-parole de la CAP-CI, Mme Simone Ehivet, présidente du Mouvement Génération Capable (MGC). Ladite déclaration,  lors de cette rencontre, a abordé plusieurs points cruciaux relatifs à la révision de la liste électorale provisoire remise le 17 mars 2025 par la Commission électorale indépendante (CEI), en préparation du scrutin d’octobre 2025. La CAP-CI a fait une analyse détaillée de la situation et  exprimé ses préoccupations. Selon la Coalition, l’objectif principal est de garantir la victoire de la démocratie, de la justice et de la paix, en assurant une majorité écrasante afin de permettre la reconstruction d’un État de droit démocratique, fondé sur la réconciliation nationale.

Concernant la liste électorale provisoire, la CAP-CI a fait remarquer qu’elle avait été élaborée après la révision de 2024. Sans tenir compte des nouvelles inscriptions d’électeurs. A l’en croire, cette liste exclut les Ivoiriens devenus majeurs en janvier 2025. De plus, plusieurs irrégularités ont été relevées.  Notamment des incohérences sur l’identité des électeurs. Comme entre autres, des noms incomplets, des dates et lieux de naissance manquants, et des erreurs sur la filiation. En tout, 5 014 479 électeurs ne respectent pas l’article 7 du Code électoral, et plus de 125 000 cas de doublons classifiés. La Coalition a également critiqué le système informatique de la CEI, jugé peu fiable. Lequel système  a, poursuit-elle, enregistré des données aberrantes. A l’instar des électeurs plus âgés que leurs parents ou des mères ayant accouché à des âges biologiquement improbables.

La CAP-CI  a insisté sur le fait que ce système défaillant ne garantit pas l’élaboration d’un fichier électoral fiable et crédible. D’autant plus qu’il exclut, selon elle, certains acteurs politiques majeurs. La Coalition a également déploré le refus du gouvernement RHDP, de prendre des mesures exceptionnelles. En vue de  permettre la réintégration du président Laurent Gbagbo. Ainsi que  de l’ex-président de l’Assemblée nationale Soro Guillaume et du ministre Charles Blé Goudé. Alors que, a-t-elle précisé, la majorité des Ivoiriens le réclame.

La CAP-CI réaffirme son engagement envers la démocratie, le dialogue politique et la tenue d’élections transparentes et crédibles. Elle se dit prête à résister à toute tentative de manipulation politique.

Face à ces constats qu’elle qualifie de « scandaleux », la CAP-CI exige une réforme en profondeur de la CEI.  Voire la création d’un nouvel organisme chargé des élections. Elle réclame une révision complète et transparente de la liste électorale, suivie d’un audit et d’une reconstitution. Des sanctions contre les fraudeurs doivent être prises, et une nouvelle révision de la liste électorale est demandée pour 2025. La CAP-CI exige également la réintégration de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé sur la liste électorale. Enfin, elle s’oppose fermement à toute tentative d’exclusion de Tidjane Thiam, coordonnateur de la conférence des présidents de la coalition, de cette liste.

Les partis d’opposition disent  avoir demandé une révision totale de la liste électorale de 2025. Ils déplorent l’ignorance de cette requête par la CEI.  En dépit des dispositions légales prévues par la loi de 2019 et l’ordonnance de 2020 portant révision du Code électoral.

Le lundi 17 mars 2025, la CEI a  convoqué un e rencontre avec les partis politiques, les groupements politiques et les organisations de la société civile. Ce rendez-vous s’est déroulé de manière unilatérale, selon la CAP-CI. Cette réunion, rapporte la Coalition, a été marquée par de vives critiques de la part du président de la CEI, qui n’a pas permis de dialogue constructif avec l’opposition.  Ce qui, selon la CAP-CI,  démontre la volonté de cette institution d’organiser le scrutin d’octobre 2025 sur des bases non consensuelles. Puis, de créer  un climat de tension, destiné à intimider les acteurs politiques.

Loba P.