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Ce mardi 30 septembre 2025, la Côte d’Ivoire a franchi une étape majeure dans la préservation de son patrimoine islamique. Le ministère de la Culture et de la Francophonie (MCF) et le Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques (COSIM) ont scellé une convention historique, consacrée à la protection et à la valorisation des manuscrits islamiques anciens du pays.
La cérémonie, organisée au Cabinet du ministère, a réuni Madame Françoise Remarck, ministre de la Culture et de la Francophonie, et Son Éminence le Cheikh Aïma Diakité, président du COSIM. Ensemble, ils ont mis en avant l’urgence d’agir face à la menace que représentent le climat, l’insécurité et l’absence de dispositifs modernes de conservation sur plusieurs centaines de manuscrits et artefacts islamiques, datant du XVe au XIXe siècle. Le Zanzan, dans la région du Gontougo, a été retenu comme zone pilote pour le lancement de ce projet ambitieux.
La convention prévoit un ensemble d’actions concrètes et stratégiques : l’inventaire et la numérisation des collections, la restauration des pièces endommagées, la formation d’experts ivoiriens aux techniques modernes de conservation, ainsi que la création d’une bibliothèque virtuelle ouverte au public. L’objectif est clair : assurer la pérennité de ce patrimoine unique et le rendre accessible tout en respectant les sensibilités religieuses et la confidentialité des collections privées.
Le projet combine les standards internationaux de l’UNESCO et les technologies de numérisation de pointe avec les savoir-faire traditionnels locaux, sous la supervision des oulémas du COSIM. Un calendrier précis a été arrêté : identification des manuscrits en novembre 2025 dans le Zanzan, lancement des appels à financement en décembre 2025, et début effectif des travaux de numérisation en février 2026.
Pour la ministre de la Culture, Françoise Remarck, cette initiative « incarne l’alliance du savoir et de la spiritualité » et répond à la responsabilité collective de transmettre aux générations futures un patrimoine « qui illustre la profondeur de l’histoire de l’islam ivoirien et sa contribution au dialogue des civilisations ».
Le président du COSIM, Cheikh Aïma Diakité, a quant à lui rappelé que cette convention traduit « la volonté commune de protéger un héritage inestimable, mémoire vivante de la spiritualité, de la science et de la culture islamiques, afin qu’il continue d’éclairer la société ivoirienne et le monde ».
Cette collaboration historique entre l’État et les oulémas ouvre ainsi la voie à une Côte d’Ivoire qui affirme son rôle de gardienne d’un patrimoine religieux et culturel, tout en valorisant l’expertise nationale et l’excellence scientifique.
LJP
