L’économie marocaine a enregistré un ralentissement au quatrième trimestre 2024, principalement en raison de la contraction de l’activité agricole, a indiqué mardi le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
La valeur ajoutée du secteur agricole a reculé de 4,9 %, contre une croissance de 1 % un an plus tôt. Le secteur de la pêche a toutefois connu un léger rebond de 0,8 %, après une chute de 19,2 % fin 2023.
Dans le secteur secondaire, la croissance a ralenti à 4,9 %, contre 6,9 % à la même période en 2023. Ce repli est imputé à la décélération des industries extractives (+6,5 % contre +16,1 %) et manufacturières (+3,7 % contre +7,4 %). En revanche, le bâtiment et les travaux publics ont progressé à +7 %, contre +2,9 % auparavant, tandis que les services publics (électricité, eau, déchets) ont accéléré à +5,7 %, contre +3,6 %.
Les services ont affiché une croissance de 4,2 %, supérieure aux 3,3 % enregistrés un an plus tôt. Le tourisme et l’hôtellerie ont enregistré une forte hausse (+12,8 %), tandis que les services de l’administration publique ont progressé de 3,9 %, contre 1 %. Le commerce et la réparation de véhicules ont affiché +3,1 %, et l’éducation, la santé et l’action sociale +2,7 %.
Certains services ont toutefois ralenti, notamment les services aux entreprises (+5,3 %), le transport et l’entreposage (+4,6 %), les services financiers (+4,3 %), les télécommunications (+2 %) et les services immobiliers (+1,9 %).
La demande intérieure a progressé de 7,6 %, contre 8,1 % fin 2023, contribuant à hauteur de 8,9 points de pourcentage à la croissance, contre 9,4 points un an auparavant. La consommation des ménages a ralenti à +4,1 %, tandis que les dépenses publiques ont crû de 4,8 %, contre 3 %.
L’investissement global a progressé de 15,3 %, contribuant à hauteur de 5,4 points à la croissance, contre 5,5 points l’année précédente.
Les échanges extérieurs ont pesé négativement sur la croissance. Les importations ont augmenté de 15,6 %, contre 12,5 %, entraînant une contribution négative de 9 points. Les exportations ont progressé de 9,2 %, contre 5,5 %, avec une contribution de 3,8 points. La contribution nette du commerce extérieur est restée négative à -5,2 points.
Le PIB aux prix courants a progressé de 6,2 %, contre 8,4 % fin 2023. Le niveau général des prix a augmenté de 2,5 %, marquant un ralentissement de l’inflation par rapport aux 4,2 % précédents.
Malgré cette modération, les besoins de financement de l’économie se sont accrus. Le revenu national brut n’a augmenté que de 5,8 %, contre 8,7 % un an plus tôt. L’épargne nationale a atteint 28,8 % du PIB, tandis que l’investissement total représentait 32 %, contre 29,6 % précédemment.
Le déficit de financement extérieur s’est ainsi creusé, atteignant 3,2 % du PIB, contre 1,4 % en 2023.