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Présidentielle 2025 : la société civile ivoirienne tire la sonnette d’alarme

Mai 4, 2025

Par Loba Perez

À quelques mois de l’élection présidentielle prévue en 2025, plusieurs voix s’élèvent pour exprimer leurs inquiétudes. C’est dans ce contexte tendu que la Plateforme pour l’Engagement Citoyen de Côte d’Ivoire (PEC-CI) et la Fondation FIDHOP ont pris la parole, le samedi 3 mai 2025.

Composée de 37 organisations issues de la société civile, la PEC-CI, en collaboration avec la Fondation Internationale pour l’observation et la surveillance des Droits de l’Homme et de la vie Pacifique (FIDHOP), a voulu alerter l’opinion publique, aussi bien nationale qu’internationale.

Dans une déclaration officielle datée du 2 mai 2025, les deux structures ont exprimé leurs préoccupations concernant le climat politique actuel. Celui marqué, selon des observateurs,  par des décisions judiciaires controversées et une méfiance croissante autour du processus électoral.

Déclaration de la PEC-CI et de la FIDHOP.

PEUPLE DE CÔTE D’IVOIRE ;
AUTORITES IVOIRIENNES ;
PARTENAIRES INTERNATIONAUX DE LA CÔTE D’IVOIRE ;

  • La Plate-Forme pour l’Engagement Citoyen de Côte d’Ivoire (PEC-CI), composée de 37 Organisations, Associations, ONG et Mouvements de la Société Civile Ivoirienne représentée par son Président du Conseil d’Administration, M. EBRIN YAO REMI ; en collaboration et en unité d’actions avec l’organisation de Défense des Droits de l’Homme dite, la FIDHOP : Fondation Internationale pour l’observation et la surveillance des Droits de l’Homme et de la vie Pacifique, représentée par son Fondateur et Président d’honneur, Dr BOGA SAKO GERVAIS ;
  • Devant la détérioration persistante et préoccupante du climat sociopolitique qui prévaut en Côte d’Ivoire ces jours-ci et dans le but de prévenir la commission de violations des Droits de l’Homme et de préserver le fragile climat social de Paix régnant encore dans le pays, décident de produire et de co-signer le présent Communiqué.
  • La PEC-CI et la FIDHOP observant, en effet, que la décision rendue le mardi 22 avril dernier par la juge du Tribunal de Première Instance d’Abidjan-Plateau, ordonnant à la Commission Électorale Indépendante (CEI) de radier de la liste électorale le nom de M. CHEICK TIDJANE THIAM, Président du PDCI-RDA et candidat désigné par son parti à la prochaine présidentielle d’Octobre 2025, est une décision politique et non juridique, que nous condamnons avec la plus grande énergie !

Pour nous, ce jugement rendu par Mme le Président du Tribunal de première instance d’Abidjan, constitue l’acte ouvrant une crise pré-électorale en Côte d’Ivoire et qui met fortement en cause la crédibilité du scrutin présidentiel à venir.

  • En effet, depuis plus d’un an, les principaux Partis politiques de l’opposition Ivoirienne, ainsi que des Organisations significatives de la Société civile n’ont eu de cesse de demander aux autorités actuelles, principalement au Président de la République ALASSANE OUATTARA, Chef de l’État et Président du parti au pouvoir, le RHDP, la tenue d’un Dialogue inclusif, en vue de trouver un minimum d’accord sur les principaux problèmes crispant la vie politique Ivoirienne, notamment :
  • La réinscription sur la liste électorale de M. LAURENT GBAGBO, Président du PPA-CI ; de M. CHARLES BLE GOUDE, Président du COJEP ; et de M. GUILLAUME SORO KIGBAFORI ancien Premier Ministre et Ancien Président de l’Assemblée Nationale ;

• L’audit de la liste électorale, qui comporte des irrégularités notoires et qui est contestée par tous les Partis politiques significatifs de l’opposition ivoirienne et des Organisations de la société civile ;

• L’opération de Révision de la Liste Électorale en cette année 2025, telle qu’exigée par le Code électoral, et avant la tenue de l’élection présidentielle, pour permettre à un grand nombre de nos concitoyens de prendre une part active à l’élection du choix du futur Président de la République de Côte d’Ivoire ;

• La mise en place d’un nouvel organe chargé du processus électoral, car la CEI actuelle a perdu toute crédibilité et légitimité aux yeux de la grande majorité de nos populations ivoiriennes.
La FIDHOP et la PEC-CI, face à cette escalade de la tension sociopolitique dans le pays, du fait de l’élimination prévisible du Ministre TIDJANE THIAM, Président du PDCI-RDA, petit-fils de Feu FÉLIX HOUPHOUËT BOIGNY, le père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, cette situation qui assombrit plus que jamais l’horizon et angoisse davantage les populations vivant en Côte d’Ivoire, Nous lançons l’appel ci-après, de façon pressante.

1- AU PEUPLE SOUVERAIN DE CÔTE D’IVOIRE :

Le droit de choisir librement ses dirigeants par le vote étant un Droit fondamental reconnu par toute Souveraineté, ce qui fonde la Démocratie, il est de votre droit, à vous Ivoiriennes et Ivoiriens, d’exiger des Autorités, l’équité, la justice et la transparence dans l’élection présidentielle ;

Car nous estimons injuste de prétexter des décisions de justices (très discutables, voire suspectes) dans le but d’éliminer tous les adversaires de poids : ceci est anti-démocratique !

2- AUX AUTORITÉS IVOIRIENNES :

La Paix et la Cohésion nationale dans notre pays la Côte d’Ivoire, étant de la responsabilité principale du Président de la République, il lui revient donc de prendre des décisions courageuses en vue d’apaiser la tension sociale et de rassurer nos populations Ivoiriennes en pareilles circonstances : M. le Président ALASSANE OUATTARA, les Ivoiriennes et les Ivoiriens vous regardent ! Et l’histoire le retiendra de ce qui adviendra pour notre pays d’ici au soir du 25 octobre 2025.

Vous considérant vous-même Houphouëtiste, et l’un des derniers disciples de FHB » avant sa mort en 1993, nous estimons que le moment est venu d’user de l’arme puissante qu’il a léguée au monde : « LE DIALOGUE ».

Et pour Nous, aucun sacrifice n’est de trop pour préserver la Cohésion sociale et surtout des vies humaines, puisque toutes les élections présidentielles qui se sont tenues depuis ces 20 dernières années en Côte d’Ivoire ont toujours été entachées de violences, et les résultats sortis des urnes ont toujours été contestés : NOUS DEVONS TOUS NOUS MOBILISER POUR ÉVITER LE CHAOS EN 2025 !

3- AUX PARTENAIRES INTERNATIONAUX DE LA CÔTE D’IVOIRE :

Au regard du contexte sociopolitique existant actuellement dans la zone ouest-africaine ; vu le rôle prépondérant que joue la Côte d’Ivoire dans l’économie des États de l’Afrique de l’Ouest ; et considérant les excellents rapports qui lient la Côte d’Ivoire aux autres pays de la Communauté Internationale, Nous estimons qu’il est plus que jamais nécessaire d’agir maintenant, pendant qu’il est encore temps, afin de trouver des compromis et un consensus entre les différents acteurs de la scène politique et de la société civile, pour éviter à la Côte d’Ivoire une autre crise post-électorale meurtrière comme celle de 2010.

La FIDHOP et la PEC-CI interpellent donc, très vivement, toutes les institutions étrangères et internationales, qui soutiennent le processus électoral ivoirien, à s’associer à la Société civile ivoirienne et aux acteurs politiques, afin que s’ouvre urgemment le Dialogue politique inclusif tant souhaité par la grande majorité des populations, qui devra permettre d’organiser une élection présidentielle véritablement démocratique ; c’est-à-dire une élection inclusive, transparente et apaisée.

4- A TOUTES LES COMPOSANTES DE LA SOCIETE CIVILE IVOIRIENNE:

Pour plus d’efficacité, Nous lançons l’appel à une UNITE D’ACTIONS, pendant qu’il est encore temps, pour préserver la Côte d’Ivoire du chaos et sauver des vies humaines !
Nous devons exiger par tous les moyens légaux que nous confère la Constitution, tant du parti au pouvoir, le RHDP, que de ceux de l’opposition, ainsi que de nous-mêmes de la Société civile, l’ouverture d’un DIALOGUE POLITIQUE INCLUSIF, afin de s’accorder sur les conditions objectives, en vue de l’organisation d’un scrutin présidentiel crédible, démocratique et incontesté !
Nous demandons à la communauté internationale d’agir dès maintenant pendant qu’il est encore temps pour sauver des vies humaines et éviter à la Côte d’Ivoire une crise plus grave que celle de 2010.

Fait à Abidjan, le 02 mai 2025

Pour la PEC-CI
M. Ebrin Yao Rémi

pour la FIDHOP
De Boga Sako Gervais